Baptêmes, paroisse de Nyon, Déc. 1644 - Jan. 1645

Ce registre a été un véritable casse-tête, car l'interprétation des noms est souvent très ambiguë. Ceci est dû avant tout à la calligraphie, qui est très inhabituelle, hautement stylisée mais très peu lisible. 

Transcription:

   Jeanne Guillaume fille de Jea Mais-
   tre et de Pernette Godard sa feme
   par Guillaume Pellusset et Jeanne
   Pellvet sa femme le 8 dec.

   Jaques Michel fils de Jean Moré et de
   Thoine Barbier sa femme par Jaques Godard 
   et Claudine Godard frere et sueur le 20
   dec.
                1645
   Jeanne fille de Jean Jaques Roc et de
   Henriete Bovey sa femme par Jaques Hum
   bert et Jeanne Humbert pere et fille
   le 3 Janvier.

Notes

Au bout d'un certain temps, il est possible de lire la plus grande partie de ce registre, même si nous hésitons encore sur certains des noms. Il s'agit de baptêmes, mais les mots habituels "présenté" et "baptême" ont été omis. Il faut comprendre que Jeanne Guillaume Maistre a été présentée au baptême par ses parrain et marraine Guillaume Pellusset et sa femme - et nous avons justement ici un exemple d'une fille à qui l'on donne à la fois les prénoms de son parrain et de sa marraine.

Il n'est pas rare de trouver dans ces documents des prénoms masculins comme Guillaume utilisés pour une fille. On trouve de manière interchangeable les formes masculines ou féminines comme "Guillaumaz". "Thoine" est un diminutif d'Anthoine, il est utilisé aussi ici pour une femme. La forme féminine de ce prénom est "Antheine". Les noms de famille transcrits ici en Pellusset et Pellvet sont surprenants, mais probablement corrects. Notez que "u","n", et "v" peuvent être absolument identiques dans cette écriture. Avec un peu de chance, vous pourrez en général trouver au moins un exemple de chaque nom écrit dans un style plus tardif ou plus clair.

On rencontre ici plusieurs mots abrégés. La première ligne comporte un "Jea" avec un trait au-dessus remplaçant le "n" final, et constituant donc ainsi le nom "Jean". A la fin de la 2e ligne, notez "feme" avec une ligne au-dessus du premier "e" indiquant l'omission du "m", et donc le mot correspond à "femme". Dans cette écriture, on observe aussi une forme combinée très usitée à cette époque, qui consiste à remplacer le "r" minuscule par un crochet ascendant lorsqu'il suit immédiatement la lettre "e". Vous rencontrez cette forme dans le mot "Pernette" à la seconde ligne, ainsi que dans les mots "Humbert", "pere", et "Janvier" dans les deux dernières lignes du texte. Il faut bien retenir cette particularité, car sinon vous n'irez pas très loin dans le déchiffrage des documents en Français des 17e et 18e siècles.

Comme beaucoup de ses contemporains, ce rédacteur n'utilise pas le trait d'union lorsqu'il coupe ses mots en fin de ligne.

Le "R" majuscule dans le nom "Roc" est caractéristique de ce type d'écriture, qui était très courante en France. La dernière lettre de ce mot est en fait un "c"! Comparez le "r" à la fin de "par" et le "t" à la fin de "et", "Humbert" et "Pellvet", ainsi que le "c" à la fin du mois en abrégé "dec." ainsi que dans le nom "Michel"!


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Traduction française par Anne Bohy