Jeanne Guillaume fille de Jea Mais- tre et de Pernette Godard sa feme par Guillaume Pellusset et Jeanne Pellvet sa femme le 8 dec. Jaques Michel fils de Jean Moré et de Thoine Barbier sa femme par Jaques Godard et Claudine Godard frere et sueur le 20 dec. 1645 Jeanne fille de Jean Jaques Roc et de Henriete Bovey sa femme par Jaques Hum bert et Jeanne Humbert pere et fille le 3 Janvier.
Il n'est pas rare de trouver dans ces documents des prénoms masculins comme Guillaume utilisés pour une fille. On trouve de manière interchangeable les formes masculines ou féminines comme "Guillaumaz". "Thoine" est un diminutif d'Anthoine, il est utilisé aussi ici pour une femme. La forme féminine de ce prénom est "Antheine". Les noms de famille transcrits ici en Pellusset et Pellvet sont surprenants, mais probablement corrects. Notez que "u","n", et "v" peuvent être absolument identiques dans cette écriture. Avec un peu de chance, vous pourrez en général trouver au moins un exemple de chaque nom écrit dans un style plus tardif ou plus clair.
On rencontre ici plusieurs mots abrégés. La première ligne comporte un "Jea" avec un trait au-dessus remplaçant le "n" final, et constituant donc ainsi le nom "Jean". A la fin de la 2e ligne, notez "feme" avec une ligne au-dessus du premier "e" indiquant l'omission du "m", et donc le mot correspond à "femme". Dans cette écriture, on observe aussi une forme combinée très usitée à cette époque, qui consiste à remplacer le "r" minuscule par un crochet ascendant lorsqu'il suit immédiatement la lettre "e". Vous rencontrez cette forme dans le mot "Pernette" à la seconde ligne, ainsi que dans les mots "Humbert", "pere", et "Janvier" dans les deux dernières lignes du texte. Il faut bien retenir cette particularité, car sinon vous n'irez pas très loin dans le déchiffrage des documents en Français des 17e et 18e siècles.
Comme beaucoup de ses contemporains, ce rédacteur n'utilise pas le trait d'union lorsqu'il coupe ses mots en fin de ligne.
Le "R" majuscule dans le nom "Roc" est caractéristique de ce type d'écriture, qui était très courante en France. La dernière lettre de ce mot est en fait un "c"! Comparez le "r" à la fin de "par" et le "t" à la fin de "et", "Humbert" et "Pellvet", ainsi que le "c" à la fin du mois en abrégé "dec." ainsi que dans le nom "Michel"!