Durant la période d'occupation bernoise, des générations de diplomates, de généraux et d'intellectuels ont apporté leurs commentaires sur la tutelle exercée par Leurs Excellences de Berne. Leurs Excellences désignaient plus précisément le conseil de la ville de Berne, au nombre de deux cents bourgeois environ, regroupés en plusieurs instances gouvernantes. On peut sans risque de se tromper affirmer ce qui suit :
Leurs Excellences ont :
Le régime Bernois a engendré un recours poussé aux hommes de loi. Du fait des litiges relatifs aux dettes en toutes sortes, des volumes impressionnants de documents ont été accumulés dans les consistoires, les tribunaux locaux, les instances de district, etc., à tel point qu'on peut retrouver trace d'à peu près tout adulte de Vaud dans les documents subsistant de nos jours.
On peut s'étonner de ce que les forces de Berne
aient pu occuper Vaud sans rencontrer aucune opposition réelle en
1536. La raison en est que les Vaudois n'avaient pas oublié
la barbarie des soldats de Berne en 1475-1476, une période de sauvagerie
qui, d'après certains chroniqueurs, a contribué à réduire
des deux tiers la population de Vaud. Si vous souhaitez en savoir plus
sur cet intéressant épisode, reportez-vous au Livre 3,
Chapitre IX de l'Histoire du Canton de Vaud de Verdeil. En 1536,
il semble que la plupart des gens considéraient qu'il était
plus sûr à long terme de coopérer avec les armées
de Berne et de Fribourg que de tenter de s'y opposer.
Savoir plus :
Inventaire sommaire d'un registre des "mandats souverains," tenu par le Curial de Moudon, 1766-1796.
Matzinger-Pfister, Regula, Les sources du droit du Canton de Vaud. C. Epoque bernoise. I. Les mandats généraux bernois pour le Pays de Vaud, 1536–1798, Basel: Schwabe & Co., 2003.